Pouvez-vous présenter votre parcours ?

J’ai une expérience professionnelle diversifiée qui s’étend sur deux décennies. Mon parcours a débuté dans le secteur du prêt-à-porter, où j’ai eu l’opportunité d’accompagner des chefs d’entreprise en tant que conseiller en stratégie et développement. Cette expérience m’a permis d’acquérir une solide compréhension des défis et des enjeux auxquels sont confrontées les entreprises.

Cependant, à un moment donné de ma carrière, j’ai pris la décision de me réorienter professionnellement. Cette transition m’a conduit vers le métier d’expert-comptable et de commissaire aux comptes. Cette nouvelle orientation m’a offert un regard entrepreneurial sur ma profession, ce qui me permet d’aborder mon travail actuel d’une manière différente. Je suis désormais en mesure de détecter les leviers de réussite et de pérennité d’une activité d’une manière plus holistique.

Aujourd’hui, en tant que dirigeante d’ADAGE CONSEIL, je m’efforce de mettre en lumière une vision de l’expertise comptable et du commissariat aux comptes qui me correspond profondément. Ma perspective est à la fois moderne et en phase avec les outils technologiques de notre époque. Cependant, ce qui distingue vraiment ma démarche, c’est une sensibilité particulière aux problématiques humaines et environnementales. Je crois fermement en l’importance de prendre en compte les dimensions sociales et environnementales dans la gestion financière des entreprises, et je travaille activement à intégrer ces valeurs dans mon travail au quotidien.

Quelles actions avez-vous mises en œuvre pour votre cabinet ?

Les postes les plus émetteurs dans les activités tertiaires, notamment dans les cabinets de conseil, que ce soit les experts-comptables ou les commissaires aux comptes, ce sont le numérique, les déplacements des salariés et l’énergie utilisée pour les bureaux. Il faut agir sur ces trois pôles-là. Pour le numérique, nous avons mis en place une charte de bon comportement vis-à-vis des archives. C’est ce qui pèse le plus sur les serveurs car on stocke énormément pour une question de traçabilité. Il faut éduquer les collaborateurs sur ce que l’on doit garder et éviter les doubles archivages (par exemple, avoir une pièce dans une boîte mail et aussi dans la GED). Sur les déplacements, avec l’avènement du numérique, il y en a de moins en moins. Tout est digitalisé, on communique via des espaces clients sécurisés. Si on doit se déplacer, on mutualise les trajets. L’économie de la fonctionnalité est un engagement important aussi de notre cabinet. C’est-à-dire privilégier l’usage plutôt que la propriété. Typiquement, on n’est pas obligé d’acheter tout objet ou tout outil dans notre activité professionnelle. C’est aussi penser à l’achat de seconde main pour l’informatique. On veut être le moins impactant possible en trouvant des alternatives.

Comment les collaborateurs adhèrent-ils à ces actions ?

Je recrute des collaborateurs à mon image, nous sommes engagés de la même manière. Je ne rencontre pas de difficulté à les sensibiliser à cette démarche. Il faut avoir une communication interne claire et responsabiliser un collaborateur pour mettre en œuvre nos engagements RSE. Je laisse toujours la porte ouverte pour de nouvelles idées qui viennent des salariés. Cela facilite l’appropriation de la démarche.

Quels sont les projets RSE à venir ?

Je me suis installé dans de nouveaux bureaux. Nous avons mis en place sur tous les toits des bureaux des panneaux photovoltaïques. Pour le reste de nos besoins en électricité, nous sommes en contact avec une société citoyenne pour l’installation et l’exploitation de centrales de production d’énergie renouvelable qui s’appelle ALOé (https://www.aloe40.fr/). Ils sont installés à côté de chez nous, ils pourraient nous vendre leur électricité propre. Cela nous permettrait de participer à un effort collectif commun qui sert à l’intérêt général. Nous allons refaire le bilan carbone du cabinet. C’est important de le faire régulièrement pour guider nos prochains efforts.

Et du côté social, quelles sont vos actions ?

Au niveau des collaborateurs, le bien-être au travail doit être central. L’aménagement des bureaux est très important. Quand on arrive le matin, on n’a pas l’impression de rentrer dans des bureaux. C’est aussi développer des plans de compétence pour les collaborateurs, les laisser prendre beaucoup d’initiatives. Et de manière plus anecdotique, il y a une masseuse-énergéticienne qui vient faire des massages au bureau une fois par mois. Nous sommes dans des métiers hyper-stressants par la nature de notre métier. À moi de proposer des actions pour compenser ce stress.

Comment conseilleriez-vous une consœur ou un confrère qui souhaite se lancer dans une démarche de RSE ?

Il faut suivre les formations, ne serait-ce que pour aborder les thématiques et comprendre les enjeux. Une bonne première action est d’accueillir l’animation d’une fresque du climat dans votre cabinet en faisant participer les collaborateurs. Ensuite, il est important de se former sur les bilans carbone et les normes ISO en lien avec la RSE. Il est aussi important de se rapprocher de confrères qui sont bien avancés sur ces sujets afin d’avoir un retour d’expérience et des conversations. De toute façon, les entreprises qui seront durables demain seront celles qui auront emprunté cette voie de transformation.