Comment rebondissez-vous à ce nouveau contexte de l’après Loi Pacte?

Il y a quelques années, lors de ma Présidence à la CRCC de Limoges, notre profession a connu le séisme de la LME – Loi de Modernisation de l’Économie – avec la suppression du CAC dans les SAS. Aujourd’hui, nous vivons le séisme de la Loi Pacte. Le Commissaire aux Comptes doit ainsi se renouveler régulièrement et davantage communiquer auprès des parties prenantes. L’institution a tout son rôle à jouer dans ces rencontres ainsi qu’avec celles des députés, sénateurs, syndicats. C’est lors de ces rendez-vous et de nos échanges que nos politiques se rendent mieux compte de l’importance du Commissaire aux Comptes dans les entreprises notamment dans les collectivités et associations.

Qu’est-ce qui mériterait d’être plus visible dans la mission de CAC ?

Le rôle du Commissaire aux Comptes est d’être aux côtés du dirigeant et d’apporter au sein de l’entreprise mais aussi auprès de ses partenaires de la confiance car, comme le slogan de l’époque le dit si bien et est toujours d’actualité, “le CAC est créateur de confiance”.

Comment appréhendez-vous le numérique ?

L’entrée du numérique dans la profession a fait évoluer le travail du commissaire aux comptes, toutefois, on peut noter qu’il est arrivé à point nommé en période de COVID ce qui nous a permis d’être au plus proche de nos chefs d’entreprise tout au long de cette période de crise !

Il faut tout de même noter que la profession était déjà à cette époque dans une démarche de dématérialisation notamment dans la liaison avec les entreprises. Ces aspects positifs sont néanmoins source de risques. Risques d’intrusions, de cyberattaques, cela oblige donc les commissaires aux comptes à se former et à s’entourer des compétences nécessaires à l’évolution du cabinet pour répondre à la demande extérieure et rester ainsi compétent dans tous les domaines.

Quel est l’avenir du CAC dans la RSE ?

Les cabinets se spécialisent dans des domaines précis comme la RSE et s’ils ne peuvent le faire, ils s’unissent avec d’autres cabinets pour partager les connaissances et fournir toutes les compétences à leurs clients.

Comment se dessine l’avenir du jeune CAC ?

Un jeune qui démarre investit sur son avenir. Il doit, selon moi, avoir plus de 5 mandats et diversifier ses dossiers pour amortir tous les coûts liés à ses obligations professionnelles : inscription, cotisations, coût et temps passé à se former, …

Quelle actualité professionnelle vous a marquée et quel impact cela a-t-il eu sur la manière d’exercer le métier ?

Depuis la Loi Pacte, la plus belle reconnaissance que peut avoir un Commissaire aux Comptes est d’avoir des chefs d’entreprise qui maintiennent leur mission alors que l’obligation n’y est plus !

Notre profession est bien réglementée et la distinction entre nos deux métiers, Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes, est avérée. C’est pourquoi nous devons travailler en équipe. Nous sommes complémentaires et le chef d’entreprise se sent ainsi en sécurité.