La part du colibri : Alain BERSANS s'engage dans la RSE

Et si les cabinets de Grande Aquitaine formaient une ferme solaire ?
En tout cas,  Alain BERSANS, Commissaire aux Comptes à Agen nous partage son expérience suite à l’installation de panneaux photovoltaïques sur son bâtiment et cela pourrait bien vous inspirer… 

Alain, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes associé dirigeant du cabinet TRIAXE à Agen. En 2018, nous avons décidé, avec mes associés, de réunir nos deux structures déjà existantes sur le territoire en un seul cabinet. Nous avons ainsi opté pour la construction d’un nouveau bâtiment.

Comment ce projet de la RSE a-t-il émergé ?

Nous avons imaginé ce projet immobilier avec l’aide d’un architecte qui lui-même était dans une démarche écologique/économie d’énergie. Il nous a donc proposé de mener une étude pour installer des panneaux photovoltaïques sur le toit afin de consommer notre propre électricité. Un bureau d’étude spécialisé dans ce domaine a mené l’enquête et nous avons conclu que ce projet était sympa mais surtout économiquement réalisable.

Intégrer la RSE dans son cabinet, c’est faire des économies mais aussi du revenu ? 

Notre cabinet consomme effectivement l’énergie que nous produisons mais nous ne sommes pas totalement autonomes avec notre bâtiment de plus de 700m2.  Néanmoins, avec l’augmentation aujourd’hui du prix de l’électricité, même si le cabinet bénéficie du bouclier tarifaire, nous constatons financièrement avoir fait le bon choix de cette transition.

 

En interne, quel est l’argument qui a convaincu l’ensemble des associés pour vous lancer dans la RSE ?

L’économie que nous pouvions engendrer en consommant notre énergie est bien sûr l’argument premier qui nous a fait basculer dans cette démarche. Et même s’il est vrai que nous n’avons pas communiqué auprès de nos clients ou de nos partenaires sur ce lancement dans la RSE, je pense que c’est aujourd’hui important, ne serait-ce que de montrer l’exemple, pour donner des idées aux autres d’en faire autant, car cela vaut le coût à tous les niveaux, économique, environnemental et sociétal !

 

Aurais-tu un conseil à donner à d’autres cabinets qui pourraient se poser la question d’intégrer une démarche dans la RSE  ?

Beaucoup de choses sont possibles, c’est un vrai sujet d’actualité ! Je conseille à chacun d’intégrer la RSE dans ses projets et de vous rapprocher de professionnels qui pourront vous conseiller pour optimiser votre bâtiment en construction ou déjà existant dans le cadre d’une amélioration, d’un agrandissement ou d’une rénovation ! Tout le monde est gagnant !


Retour sur le 1er webinaire - La RSE : Les fondamentaux

Notre experte, Géraldine KARBOUCH, vous expose les fondamentaux de la RSE pour comprendre cette démarche que vous pourrez entamer au sein de vos cabinets de commissariat aux comptes !

 

Pourquoi parle-t-on de la RSE ?

On constate depuis de nombreuses années déjà des progrès prodigieux qui ont été réalisés grâce à l’innovation. Des progrès sur la santé, l’agriculture ou encore l’automobile. Ces progrès n’auraient pas été possibles sans les énergies fossiles.

Cette innovation a néanmoins conduit à une exploitation massive des ressources de la planète et cela a ses limites (pollution des eaux, de l’air, des sols ; diminution de la biodiversité ; accélération du réchauffement climatique). On considère par exemple que l’équilibre de notre planète est géré par 9 paramètres et que 6 limites planétaires ont déjà été franchies. On constate également un certain progrès social mais cela entraîne aussi des inégalités. 

On aperçoit ainsi, les limites de la croissance et leurs conséquences sur la planète et la société.

La responsabilité sociétale des entreprises est donc une source de progrès, une réponse pour la durabilité de notre système. Les ressources ne sont pas infinies et aujourd’hui, chacun peut prendre sa part pour les conserver plus longtemps.

 

Pourquoi les Commissaires aux Comptes sont concernés par la RSE ?

La RSE est le développement durable appliqué aux entreprises, quel que soit son secteur d’activité comme le commissariat aux comptes !

Aujourd’hui, c’est une question culturelle, il n’y a pas de taille à respecter, qu’il s’agisse d’un grand cabinet ou d’un plus petit, tout le monde peut agir !

La notion de développement durable apparaît dans un rapport en 1987 et celui-ci a évolué les années suivantes.  On note aujourd’hui 17 objectifs de développement durable basés sur les “5 P” : Prospérité, Peuple, Paix, Planète, Partenariat.

En d’autres termes, la RSE est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable.

La RSE élargit le périmètre d’influence de l’entreprise en intégrant l’ensemble des 4 C (Collaborateur/Client/Capital/Citoyen) dans une biosphère qui est soumise aux limites planétaires et questionne le rôle de l’entreprise sur sa responsabilité notamment en terme d’impact environnemental.

En France, c’est  à partir de 2001 que la loi NRE impose à 700 grandes entreprises françaises de faire état des conséquences sociales et environnementales de leurs activités puis après quelques étapes, il apparaît en 2018 la DPEF qui est à joindre au rapport de gestion pour les entreprises remplissant certaines conditions.

La RSE se base sur 7 principes que vous trouverez détaillés en cliquant-ici :

  • l’engagement des parties prenantes, au delà des 4 “C”
  • le respect du droit
  • la transparence
  • la gestion des risques
  • le volontariat
  • la responsabilité de l’entreprise sur la chaîne de valeur « pollueur-payeur »
  • la collaboration

 

Comment intégrer la RSE à son cabinet ?

Le référentiel ISO26000 a été créé en 2010 afin de promouvoir une approche commune de la RSE et stabiliser ce concept. Il s’articule autour de sept axes importants que vous pouvez découvrir dans le détail ici en vidéo.

  1. La gouvernance
  2. Le respect des droits de l’Homme
  3. Les relations et conditions de travail
  4. L’environnement
  5. La bonne pratique des affaires
  6. La protection du consommateur
  7. La contribution au développement local

L’iso26000 contient des lignes directrices et non des exigences. Elle ne se prête donc pas à la certification, contrairement à d’autres normes très connues de l’ISO.

 

 

La RSE est source de nombreux bénéfices pour l’entreprise. Elle permet d’abord de mettre en place une vision stratégique partagée et constitue un vecteur d’engagement et de fidélisation des collaborateurs. Elle est également un outil pour se différencier commercialement, améliorer son image et sa réputation, réaliser des gains de productivité et gagner en compétitivité.
Si vous souhaitez aller plus loin sur cette thématique, notre second webinaire évoque les enjeux de la RSE et le troisième webinaire vous explique comment intégrer une démarche RSE au sein de vos cabinets.

 


Energy Vital - Une fiction sonore de la CRCC Grande Aquitaine

Quel sera le métier de commissaire aux comptes dans plusieurs décennies ? Afin de répondre à cette question, la CRCC Grande Aquitaine a sollicité les adhérents de l’ANECS Limoges qui se sont réunis autour d’un atelier du design fiction.

Ils ont imaginé une histoire autour du futur métier de Commissaire aux Comptes dans un monde redéfini selon leur imagination.

Plongez dans un univers futuriste où le sang humain est utilisé comme source d’énergie et monnaie. Suivez les aventures de Daniel, un commissaire au Sang,  la profession qui succède aux commissaires aux comptes. Il doit naviguer dans les arcanes de l’industrie de la gestion du plasma humain. Vous découvrirez les enjeux éthiques et les défis liés à l’utilisation de cette nouvelle source d’énergie, ainsi que les mécanismes de la certification des entreprises du sang.

Bienvenue en 2062 !

Épisode 1 : La découverte explosive

Dans cet épisode, suivez le parcours passionnant d’un docteur américain qui va changer le cours de l’histoire en découvrant accidentellement que le sang humain est un vecteur énergétique capable de libérer deux fois plus d’énergie que la fission nucléaire. De quoi redéfinir l’économie et le métier de commissaire aux comptes …

Épisode 2 : Eva et le cyber cocktail

Après la rencontre d’Eva dans un cyber-cocktail, Daniel Commissaire au Sang se réveille et commence une nouvelle journée dans un monde décidément différent du nôtre.

Épisode 3 : Energy Vital : le défi éthique d’une entreprise du sang

Suivez les aventures de Daniel, un Commissaire au Sang qui doit vérifier la conformité éthique d’Energy Vital, l’une des plus grandes entreprises du sang au monde.

Épisode 4 : Les dessous d’un rachat controversé

Au cours de son audit, Daniel découvre une erreur d’acquisition conséquente de la part d’Energy Vital, qui aurait pu être évitée. Il se demande si cela est lié à la baisse de production de la filiale d’Anthrogaz, rachetée par Energy Vital il y a trois ans. Il continue ses investigations pour découvrir la vérité sur cette affaire.

Épisode 5 : L’énigme « Eva »

Daniel est pris au dépourvu lorsqu’il est confronté à une voiture autonome qui semble vouloir communiquer avec la sienne. Il reconnaît finalement la conductrice comme étant Eva, une ancienne connaissance qui semble avoir des desseins mystérieux. Il se retrouve plongé dans un tourbillon d’événements incohérents, où il se demande qui est réellement Eva et ce qu’elle veut vraiment. Il est perplexe face à cette situation qui semble être une violation claire du code des déplacements et une tentative d’influence sur son travail de commissaire. Il est laissé avec plus de questions que de réponses, alors qu’il se demande s’il est en train d’être manipulé ou s’il a mal interprété les événements.

Épisode 6 : La petite goutte

Daniel se rend à nouveau chez Energy Vital pour poursuivre son enquête. Il utilise son temps pour tenter de comprendre les écarts d’acquisition d’Anthrogaz et les provisions de gaz nobles, mais il est constamment distrait par ses pensées concernant la rencontre qu’il a eu avec Eva la veille. Il tente de reproduire le logo qu’elle lui a montré et de lancer une recherche dans le système d’Energy Vital, mais il est bloqué par des restrictions d’accès.

Épisode 7 : La rencontre secrète

Daniel est seul à bord de sa navette, ou du moins, c’est ce qu’il croit. Mais lorsque le bruit d’une respiration se fait entendre à côté de lui, il découvre qu’il n’est pas seul. Il se retrouve face à face avec Eva, une femme mystérieuse et ses acolytes, qui semblent savoir des choses sur lui et ses recherches. Mais qui sont-ils réellement et que veulent-ils de lui? Les réponses seront révélées dans l’épisode.

Épisode 8 : La vérité cachée derrière les comptes

Daniel, commissaire au Sang, se retrouve pris au milieu d’une enquête qui le dépasse, menée par Eva et son équipe de hackers. Mais pour percer les mystères d’Energy Vital, il va devoir faire des choix difficiles et remettre en question tout ce qu’il croit savoir sur l’entreprise.


Philippe ROUET "Le CAC créateur de confiance"

Comment rebondissez-vous à ce nouveau contexte de l’après Loi Pacte?

Il y a quelques années, lors de ma Présidence à la CRCC de Limoges, notre profession a connu le séisme de la LME – Loi de Modernisation de l’Économie – avec la suppression du CAC dans les SAS. Aujourd’hui, nous vivons le séisme de la Loi Pacte. Le Commissaire aux Comptes doit ainsi se renouveler régulièrement et davantage communiquer auprès des parties prenantes. L’institution a tout son rôle à jouer dans ces rencontres ainsi qu’avec celles des députés, sénateurs, syndicats. C’est lors de ces rendez-vous et de nos échanges que nos politiques se rendent mieux compte de l’importance du Commissaire aux Comptes dans les entreprises notamment dans les collectivités et associations.

Qu’est-ce qui mériterait d’être plus visible dans la mission de CAC ?

Le rôle du Commissaire aux Comptes est d’être aux côtés du dirigeant et d’apporter au sein de l’entreprise mais aussi auprès de ses partenaires de la confiance car, comme le slogan de l’époque le dit si bien et est toujours d’actualité, “le CAC est créateur de confiance”.

Comment appréhendez-vous le numérique ?

L’entrée du numérique dans la profession a fait évoluer le travail du commissaire aux comptes, toutefois, on peut noter qu’il est arrivé à point nommé en période de COVID ce qui nous a permis d’être au plus proche de nos chefs d’entreprise tout au long de cette période de crise !

Il faut tout de même noter que la profession était déjà à cette époque dans une démarche de dématérialisation notamment dans la liaison avec les entreprises. Ces aspects positifs sont néanmoins source de risques. Risques d’intrusions, de cyberattaques, cela oblige donc les commissaires aux comptes à se former et à s’entourer des compétences nécessaires à l’évolution du cabinet pour répondre à la demande extérieure et rester ainsi compétent dans tous les domaines.

Quel est l’avenir du CAC dans la RSE ?

Les cabinets se spécialisent dans des domaines précis comme la RSE et s’ils ne peuvent le faire, ils s’unissent avec d’autres cabinets pour partager les connaissances et fournir toutes les compétences à leurs clients.

Comment se dessine l’avenir du jeune CAC ?

Un jeune qui démarre investit sur son avenir. Il doit, selon moi, avoir plus de 5 mandats et diversifier ses dossiers pour amortir tous les coûts liés à ses obligations professionnelles : inscription, cotisations, coût et temps passé à se former, …

Quelle actualité professionnelle vous a marquée et quel impact cela a-t-il eu sur la manière d’exercer le métier ?

Depuis la Loi Pacte, la plus belle reconnaissance que peut avoir un Commissaire aux Comptes est d’avoir des chefs d’entreprise qui maintiennent leur mission alors que l’obligation n’y est plus !

Notre profession est bien réglementée et la distinction entre nos deux métiers, Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes, est avérée. C’est pourquoi nous devons travailler en équipe. Nous sommes complémentaires et le chef d’entreprise se sent ainsi en sécurité.


Vœux 2023 de Gwladys TOHIER, Présidente CRCC GA

Notre présidente, Gwladys TOHIER, vous partage ses voeux dans un format innovant : face caméra elle répond à vos questions

les plus fréquentes :  les moments forts de l’année, la place de la RSE en 2023

ou encore ce que l’on peut souhaiter à vous les CAC …

Gwladys TOHIER, Présidente de la CRCC Grande Aquitaine depuis maintenant 2 ans, présente ses vœux et tient à rappeler les moments forts de l’année 2022.

Tout d’abord l’accompagnement marketing et digital offert à l’ensemble des Consœurs et Confrères.

Dans le cadre de l’attractivité de la profession auprès des jeunes, la mise en place d’escape game qui ont eu un grand succès.

Le monde judiciaire n’est pas en reste avec la signature d’une convention avec la Cour d’Appel de Limoges.

Les élus ont rencontré l’ensemble des parties prenantes du territoire de la CRCC et les rendez-vous continuent encore aujourd’hui.

La CRCC a mis en place un projet collectif en terme de RSE avec l’AFNOR et la région qui va se poursuivre en 2023.

Gwladys conclue par l’Assemblée Générale qui s’est tenue à Arcachon sous le thème des pouvoirs de l’intelligence émotionnelle et de la méditation.

Cette année 2023 sera dédiée à la RSE

La CRCC va ainsi organiser des webinaires pour accompagner les Confrères dans leur obligation de formation, produire deux livres blanc et interviewer des experts en RSE. La concrétisation du projet collectif avec l’AFNOR et la région permettra également d’accompagner 10 cabinets pilote à mettre en place la démarche RSE !

Les résolutions 2023

L’ensemble des élus souhaitent accompagner au mieux les CAC dans l’exercice de leurs missions et les représenter avec conviction auprès des parties prenantes !

A titre personnel, Gwladys souhaite résolument rester positive en toute circonstance et méditer tous les jours !

 


Virginie REIGUE-LAURENT "Le CAC guide le chef d'entreprise"

Comment décririez-vous le rôle du CAC et quelle est son utilité pour l’économie ?

Le Commissaire aux Comptes est créateur de confiance pour la vie économique. Mais face au chef d’entreprise, ses questions vont faire naître des interrogations qui peuvent être salutaires et bénéfiques à l’entreprise.

Qu’est-ce qui mériterait d’être plus visible dans la mission de CAC ? 

Le Commissaire aux Comptes permet au chef d’entreprise de s’interroger sur l’avenir de son entreprise, de se poser les bonnes questions et de prendre les décisions nécessaires pour tous les intervenants liés à l’entreprise (salariés, fournisseurs, clients). Cela lui permet d’avoir une vision plus globale pour l’avenir de son entreprise.

Quels changements apporter après l’application de la loi PACTE ?

Nous devons mieux communiquer sur l’importance de notre travail. Le Commissaire aux Comptes apporte une certification et est considéré comme un tiers de confiance. Il est important de l’expliquer et de le démontrer. Dans notre démarche d’audit, nous sommes confrontés à la dématérialisation et à la numérisation. Nous devons apprendre à les utiliser afin de rendre notre mission plus intéressante et efficace grâce au numérique.

Comment appréhendez-vous le numérique ? 

Il est important de former nos collaborateurs et nous-mêmes afin que nous puissions apporter cette compétence au chef d’entreprise. Le Commissaire aux Comptes a un rôle de contrôle, mais dans le sens positif du terme car le contrôle est essentiel au bon fonctionnement de l’économie.


Vincent Baron "À nous de démontrer notre valeur"

Comment décririez-vous la place du CAC dans l’économie ? 

On a toujours été complémentaire au métier d’Expert-Comptable. Ce sont deux fonctions bien distinctes. Du point de vue du chef d’entreprise, il arrive qu’il y ait une impression de redite entre ces deux professions.

Avec la loi PACTE, les règles ont changé avec notamment le relèvement des seuils, ce qui a réduit notre champ d’intervention. Désormais c’est à nous de montrer ce que l’on peut apporter comme plus-value pour développer de nouvelles missions. 

Qu’est-ce qui mériterait d’être plus visible dans le métier de CAC ? 

Notre grande valeur force est le détachement et la prise de recul sur la vision de l’entreprise. On a cette capacité de pouvoir évaluer les forces et les faiblesses d’une entité. C’est notre rôle d’avoir une vue large et de réussir à synthétiser. 

Dans l’objectif de la vente d’une entreprise par exemple, nous raisonnons dans le cadre d’une la certification des états financiers par le commissaire aux comptes ce qui apporte un facteur confiance inégalable pour les acquéreurs. Pour le vendeur, l’appréciation de son contrôle interne par son commissaire aux comptes peut l’aider à améliorer certains process et ainsi à valoriser au mieux son entreprise. Bref nous avons une vision moins comptable des sujets que l’Expert-Comptable.

Comment vous vous adaptez depuis la mise en application de la loi PACTE ? 

Cela s’est fait au fil de l’eau. D’abord on a fait un constat : nous allons perdre des clients, des dossiers. 

Il ne faut pas oublier que deux ans avant, on a eu la réforme des grandes régions où il y a eu des fusions, avec des sièges absorbés par Bordeaux notamment, donc là aussi une perte d’activité. C’est une double sanction d’un point de vue économique pour les cabinets.

Quand on perd des mandats, ça déstabilise les équipes en place au sein des cabinets, on peut perdre des compétences, rendre moins attractif le métier. C’est ce qui est le plus dommageable. On a besoin d’avoir assez de « matières » ou de sujets à porter pour rendre intéressant le métier. Pour de petits cabinets ça peut être décourageant et pousser certains commissaires aux comptes à arrêter leur activité.

Aujourd’hui, on est contraint d’intervenir autrement, et notamment de façon plus régulière. Il y a plusieurs moments dans l’année où on peut dérouler notre mission pour qu’elle soit mieux appréhendée par le client et donc nourrir une relation de confiance plus étroite. C’est le point de départ pour faire mieux comprendre notre métier, donner envie au chef d’entreprise de nous confier plus de missions et stimuler par voie de conséquence nos équipes.

Comment appréhendez-vous le numérique ? 

Le numérique est synonyme de changement : au niveau de l’organisation de l’entreprise (client comme cabinet) ; au niveau des erreurs, fraudes (process défaillant, accès aux logiciels, détournement d’actifs).

Nous ne sommes pas spécialistes dans l’informatique mais nous sommes capables d’appréhender le sujet, de questionner les responsables au sein de l’entreprise, les amener à organiser des choses autour de sa protection numérique. 


David Devautour : notre profession doit valoriser le facteur confiance

Quelle est l'utilité du Commissaire Aux Comptes aujourd'hui ?

Le Commissaire aux Comptes a pour rôle de créer de la confiance, que ce soit pour les investisseurs, les financeurs, les actionnaires, les banques, les fournisseurs, les clients ou encore les salariés, à savoir l’ensemble des parties prenantes de l’entité auditée. Ce climat de confiance que nous créons est plus que jamais utile dans le contexte de crise que l'économie traverse et qui devrait s'intensifier dans les mois à venir.

Quel axe d'évolution est à explorer par la profession ?

Le sens donné à la signature du Commissaire Aux Comptes lorsqu'il certifie les comptes. Ce rapport sur les comptes annuels est un élément clé qui mérite d’être mis plus en avant. Il traduit la mission réalisée par le Commissaire Aux Comptes et son équipe. 

Quel est l’avenir du CAC ? 

La loi PACTE a modifié le paysage de la profession. Il y aura un impact dans le temps, notamment avec la baisse de nombre de mandats. Finalement à chaque contrainte il existe une opportunité. C’est d’autant plus vrai dans ce contexte de défiance que nous constatons tous aujourd'hui. Il y a besoin de ramener de la confiance, nous constatons que le marché souhaite disposer d’informations complémentaires sur l'analyse financière ou encore sur le sujet de la responsabilité sociétale des entreprises. Sur ces sujets précis, le Commissaire Aux Comptes va apporter de l'attractivité pour son client. 

Avez-vous observé une évolution des mentalités de la part des entrepreneurs ? 

La partie extra-financière est très attirante. J'ai réalisé mon mémoire d’expertise-comptable il y a 11 ans sur le thème de la RSE. Aujourd'hui, je constate pleinement le besoin d'indicateurs périphériques pour compléter les informations financières. 

Qu'est-ce qui vous a marqué dans l'actualité de la profession dernièrement ? 

Le congrès des experts comptables et les assises du commissariat aux comptes sont colorés "croissance verte" et “durabilité" cette année. Cela confirme l'objectif pour la profession de s'emparer et s'approprier ces sujets. Quelque soit la taille du cabinet, les consœurs et confrères doivent absolument saisir ces opportunités qui se présentent.


Pierre Olivier Grand - Le récit de sa course

En 2021, nous vous proposions le portrait de Pierre Olivier, Commissaire aux comptes stagiaire.

Il nous avait raconté comment il vivait la préparation de sa prochaine course sur voilier en solitaire et comment cette expérience lui servait dans son quotidien d’auditeur. Cette fameuse course s’est déroulée il y a quelques mois, l’occasion de ressortir nos micros et écouter ce fabuleux retour d’expérience dont la CRCC Grande Aquitaine a été partenaire. Bonne écoute


Elisabeth Leflaive : saisir l'opportunité des données extra-financières

Comment définir l'importance du CAC ? 

C'est une mission d'intérêt général, notre objectif est de certifier les comptes des entreprises. Le principal intérêt est de permettre aux entreprises d'assurer le respect de l’égalité entre les actionnaires et tous les lecteurs des états financiers. Nous assurons la fiabilité et la sincérité des états financiers.

 

Quelle est la valeur ajoutée du commissaire aux comptes ? 

Dans la mission du commissaire aux comptes il y a tout un pan de revue du contrôle interne. Le commissaire aux comptes communique des points de recommandation à son client pour améliorer son contrôle interne. Le principe est de considérer que les comptes sont le reflet de tous les flux de l'entreprise. Si le client a mis en place un contrôle interne efficace et pertinent alors cela permet de produire des états financiers plus fiables. On n'intervient pas seulement une fois dans l'année, on accompagne nos clients tout au long de l'année.

Comment qualifierez-vous la période actuelle pour le commissariat aux comptes ? 

C'est une période d'opportunité, notamment avec de nouvelles législations sur les enjeux extra-financiers. L'entreprise doit produire de plus en plus de données au-delà de ses comptes, notamment sur son impact sociétal. Le digital apporte aussi son lot de changements. Finalement, la loi PACTE bouscule les lignes et nous oblige à évoluer dans notre manière de travailler à la fois avec les collaborateurs (les outils qu'on utilise) et aussi dans ce que l’on apporte à nos clients. On peut élargir le champ de ce que l'on propose aux clients que ce soit au niveau social, fiscal, informatique ou autre. 

Le numérique est-il une opportunité pour la profession ? 

Avec la facturation électronique, les entreprises vont devoir de plus en plus digitaliser leurs flux et gérer leurs data. Nous, commissaires aux comptes, nous pouvons nous appuyer sur cette donnée. Plutôt que de faire des contrôles par échantillon, par test aléatoire, on peut réaliser des contrôles plus ciblés en faisant un traitement global de la data et en orientant nos tests sur des flux atypiques. Cela apporte également plus de valeur ajoutée pour nos clients. 

Comment voyez-vous l'avenir de l'activité ?

On va recruter des profils de plus en plus variés : des informaticiens, des ingénieurs pour valider des données extra financières spécifiques comme le niveau d’émission de CO2. Demain l'équipe d'audit ne sera plus seulement constituée de profils financiers mais d’un panel de fiscalistes, juristes en droit social, ingénieurs ... C'est stimulant et cela doit permettre d’augmenter l’intérêt de notre profession tant pour les collaborateurs que pour nos clients.